mardi 1 juin 2010

You know where this is

Bienvenue à l’encre noire: ST-LOW CALISS
Cent quarante langages cent quarante couleurs et des rabais sur tout
Elle était humaine, elle ne comprenait rien
Parce qu’elle bougeait, elle faisait des mouvements ridicules
Chaque partie de son corps était un muscle ou un nerf tendu et épicé
On y vivait d’enfants et de peaux fraîches
Enceinte à l’année longue, avec ses landaus, ses ballons, ses tricycles, ses parcs
Et son accent
À décaper le Québec

Je savais qu’elle n’était pas la seule
Je savais qu’à Parc-Ex
Je savais qu’à NDG
Je savais qu’à Mtl-Nord
Je savais qu’à Hochelag’
Je savais qu’à Brossard
Y’en avait des pareils

Mais ce n’était pas pareil.

Une bonnefemme aux paniers de fruits, de légumes, de conserves
Beaucoup de papier pour torcher
Beaucoup de jeunesse pour meubler
Beaucoup de richesse pour imaginer
Une bonnefemme aux gants de vaisselle, au sirop pour le rhume, au Tide
Avec des étiquettes qu’elle comprend pas
Avec des maris qui se font dire à la job
Tu dois aimer ça, avoir plusieurs femmes
Ha ha ha

Mais la madame porte des bijoux
En toc
Mais sa vraie
Je ne sais pas
Sa vraie
Bon
Sa raison d’être
Son amour
C’est de voir ses enfants grandir
Devenir autre chose qu’une
Qu’un
Que des
Des immigrants